Hypnose

Un peu d’histoire,

Historiquement, le concept d’hypnose apparaît en 1843 dans l’ouvrage Hypnology (1), sous la plume du médecin écossais, James Braid.


Nous allons voir que l’hypnose existait bien avant Braid, sous d’autres
formes, et qu’elle s’est développée de façon surprenante après la disparition de ce grand médecin, figure historique de ce mouvement.

L’hypnose n’est pas une pratique nouvelle et remonte à la nuit des temps, elle a toujours été présente dans nos civilisation mais était pratiquée de façon intuitive. Le recours aux processus mentaux conscients et inconscients pour lutter contre la douleur doit remonter aux origines même de l’espèce humaine.

Les pratiques physiques répétitives, par les mouvements avec la danse, le balancement, par le chant ou bien l’exposition à des signaux visuels ou auditifs et également le recueillement par la méditation ou la prière peuvent apparaître comme autant de témoignages d’un accès à un état de transe qui a pu être utilisé à des fins antalgiques.

Paracelse (1493-1541) . Pour lui les médecins devaient traiter l’esprit et le corps, les corps célestes influençaient le fonctionnement psychologiques et physiologique de tous les êtres humains par l’intermédiaire d’un fluide magnétique universel.

Les capacités naturelles de l’Homme à transcender sa douleur ont été redéfinies et mieux appréhendées par le monde médical au siècle des Lumières.

Mesmer (1734-1815) soigne par le regard, l’imposition des mains pour restaurer l’équilibre des « fluides subtils » mais il sera combattu par les scientifiques de l’époque. Il a véritablement ouvert la voie au développement de l’hypnose et plus largement à la médecine psychosomatique.

Le Marquis de Puységur (1751-1825) reprend le flambeau des théories de Mesmer et découvre en 1784 le somnambulisme artificiel. Il met en lumière l’impact de l’envie de guérir du soigné dans le processus de guérison. Sa formule « croyez et veuillez » résume bien l’importance de la suggestion.

L’abbé de Faria (1756-1819) est le précurseur des fondements de l’hypnose, il souligne le role fondamental de la suggestion verbale et des suggestions post-hypnotiques.

Deleuze (1753-1835)codifie l’hypnose qui semble trouver ses lettres de noblesse en France au XIX° siècle.

Braid (1795-1860) fonde les bases de l’hypnose moderne sous le nom « hypnotisme ». Le chirurgien Elliotson effectue le premier des opérations chirurgicales en état d’hypnose.

La découverte du chloroforme et de l’ether, puissants anesthesiques, en 1846, ralentit l’usage de l’hypnose dans les opérations.

Entre 1850 et 1900, l’exploration expérimentale du processus hypnotique est partagée entre deux écoles, d’un côté celle de Pitié salpêtrière avec le chef de file Jean Martin Charcot (1825-1893) qui traite l’hystérie par l’hypnose mais qui va cependant discréditer l’hypnose en assimilant les personnes en transe hypnotiques à des hystériques et de l’autre, l’école de Nancy avec Hyppolite Bernheim (1840-1919) et Ambroise Auguste Liébeault (1825-1903) qui connaitra une notoriété internationale.

 L’intérêt de l’hypnose se perd dans le milieu médical face à l’essor de la psychologie fondamentale, reposant sur des bases scientifiques.

Cependant, l’utilisation de l’hypnose est rapportée lors des première et seconde guerres mondiales essentiellement pour la prise en charge de névroses de combat.

Erickson (1901-1980) contribue à une réintroduction massive de l’hypnose dans les milieux médicaux en utilisant ses vertus analgésiques, de contrôle de la douleur mais aussi auprès des psychanalystes, des psychiatres et des psychologues.

Aujourd’hui, nous constatons indéniablement un regain d’intérêt pour cet outil dans le monde médical, non plus en opposition avec la Science, mais cette fois, appuyé par le développement des neurosciences et des expérimentations cliniques.